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Composés perfluorés dans l'eau potable : Val-d'Or prend les devants

La Ville de Val-d’Or souhaite faire le point sur la situation des composés perfluorés dans l’eau potable qui fait l’objet d’une attention grandissante.

Les composés perfluorés (SPFA – substances poly- et perfluoroalkylées, souvent appelées PFAS, selon l'acronyme anglais), sont des produits chimiques produits depuis les années 1940. Ils sont utilisés notamment comme enduits imperméabilisants et antitaches sur une grande gamme de produits domestiques comme les poêles antiadhésives, les vêtements, les cosmétiques et les emballages alimentaires. On en retrouve littéralement partout, incluant dans l’eau potable un peu partout dans le monde. De nombreuses recherches se penchent sur leurs impacts et sur les solutions de traitement.

« Les gouvernements s’intéressent de plus en plus à la situation des composés perfluorés dans l’eau potable, explique Mme Céline Brindamour, mairesse de la Ville de Val-d’Or. Nous suivons la situation de près depuis 2021, en collaboration avec le ministère de l’Environnement du Québec. Notre eau est de grande qualité et a toujours respecté les recommandations de Santé Canada et celles du Règlement sur la qualité de l'eau potable du Québec. »

La consultation de Santé Canada

Santé Canada a annoncé, au début du mois de février 2023, la tenue d’une consultation portant sur un nouvel objectif pour réduire l’exposition de la population aux composés perfluorés dans l’eau potable. La consultation vise à solliciter des commentaires sur l'objectif proposé, la démarche suivie pour l'élaborer et les répercussions possibles de sa mise en oeuvre. 1

« Les connaissances sur les composés perfluorés évoluent rapidement. Après avoir analysé l’eau de nos deux puits, et sachant que les recommandations de Santé Canada étaient appelées à changer, nous avons pris les devants en gardant uniquement en fonction le puits principal, dont le contenu en composés perfluorés se situe légèrement au-dessus des nouveaux objectifs à l’étude par Santé Canada, explique Benjamin Turcotte, conseiller municipal et délégué à l’environnement et à la gestion des eaux de la Ville de Val-d’Or. Nous avons donc cessé d’utiliser l’eau du puits d’appoint pendant que les autorités poursuivent leurs démarches. »

La Ville de Val-d’Or souhaite participer à la consultation afin de faire valoir l’importance pour les autorités gouvernementales d’accélérer leurs prises de décisions concernant la nouvelle proposition de Santé Canada, de proposer les méthodes de traitement à mettre en oeuvre, si la situation le nécessite, et le soutien financier à accorder aux municipalités.

L’étude de l’Université de Montréal

La Ville de Val-d’Or a appris que les résultats d’une étude réalisée par une équipe de chercheurs de l’Université de Montréal, sous la direction d’un expert mondialement reconnu, M. Sébastien Sauvé, seraient dévoilés sous peu par Radio-Canada. Cette équipe a analysé l’eau potable de 376 municipalités du Québec entre 2018 et 2020.

« Lorsqu’on a pris connaissance des résultats qui concernaient la Ville de Val-d’Or, on a constaté que les chercheurs ne savaient pas que nous avions deux puits qui sont liés à deux nappes phréatiques distinctes : le puits principal, en fonction depuis 1980, et le puits d’appoint, utilisé surtout en période de pointe depuis 2008. L’eau du puits d’appoint n’a jamais été consommée seule. Les résultats relatifs à Val-d’Or ne faisaient pas de distinction entre les contenus en composés perfluorés des deux puits ».

Afin d’éviter toute erreur dans l’information qui serait diffusée, la Ville a mandaté ces mêmes chercheurs de l’Université de Montréal pour qu’ils précisent leurs résultats, en distinguant entre l’eau des deux puits, puisque l’eau consommée à Val-d’Or provenait majoritairement du puits principal.

Les nouvelles analyses confirment les données obtenues depuis 2021 en collaboration avec le ministère de l’Environnement : les taux de composés perfluorés du puits principal se situent bien en dessous des recommandations actuelles de Santé Canada. Et si les nouveaux objectifs présentement en consultation étaient déjà en vigueur, ils se situeraient légèrement au-dessus.

Les taux de composés perfluorés étant plus élevés dans l’eau du puits d’appoint, bien que respectant les recommandations canadiennes en vigueur depuis 2018, la Ville a pris la décision de cesser son approvisionnement à ce puits par mesure de précaution. La Ville procède à des analyses afin de déterminer la provenance de ces composés perfluorés ainsi que les solutions de traitement de l’eau.

« Considérant les travaux en voie d’être réalisés par Santé Canada, la Ville de Val-d’Or continuera à travailler en étroite collaboration avec le ministère de l'Environnement du Québec pour s’assurer de demeurer conforme, a ajouté Mme Brindamour. Nous avons même proposé d’être le banc d’essai de nouvelles technologies. Notre objectif, c’est de maintenir les taux de perfluorés les plus bas possible. »

Selon les experts de la Ville de Val-d’Or, le puits principal répond aux besoins actuels et à venir de ses citoyens, à moins d’éventuelles périodes de canicule prolongées, qui pourraient occasionner des restrictions temporaires pour certains usages non prioritaires, comme l’arrosage.

Pour de plus amples renseignements, la population est invitée à consulter le site Web de la Ville de Val-d’Or : ville.valdor.qc.ca/eau

Pour en savoir plus sur les perfluorés, veuillez consulter ces sites gouvernementaux :

 

1 Source